Je suis un p’tit Kayiro dans la région de Coaticook

Dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur l’intégration des immigrants dans la région de Coaticook, en collaboration avec la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Coaticook et Place aux jeunes, différentes personnes, ayant choisi la région comme milieu de vie, ont été interrogées sur leur intégration. Voici donc l’histoire d’Egide Kayiro du Burundi!

Pays de lait et de miel

Aux abords du Tanganyika, le plus long lac d’eau douce du monde, se trouve Bujumbura, la capitale du Burundi. C’est là qu’a grandi Egide Kariyo, entouré de sa famille élargie. Une fois diplômé en Technologie agroalimentaire, il cherchera en vain du travail, comme plus de la moitié des moins de 30 ans. « J’ai passé trois ans à me débrouiller, sur le chômage, se rappelle-t-il. Je travaillais dans ma famille à cultiver le maïs et élever des vaches ».

Soudain, l’exil

En 2015 éclate une grave crise sociopolitique. Avec 23 membres de sa famille, Egide quitte son pays natal pour trouver refuge en Ouganda. Sa vie prendra alors un tout nouveau tournant. À l’arrivée d’Egide, le fonctionnaire l’inscrit sous le nom de Kayiro au lieu de son nom de baptême Kariyo. Malgré ses démarches pour faire corriger son nom, l’inversion demeure sur les papiers officiels, mais dans son cœur, c’est le nom de son père qui reste gravé.

Des retrouvailles outre-Atlantique

Après plus de deux ans et demi en Ouganda, Egide, en compagnie de sa sœur cadette et de ses trois neveux, s’envole pour la Saskatchewan, où vit sa sœur aînée. Il pose le pied à Regina le 14 mars 2018. « Je n’avais vu l’hiver qu’à la télé! Ma grande sœur m’avait bien préparé et je n’ai pas trouvé l’hiver si difficile, parce que j’étais avec mes sœurs et mes neveux et nièces ».

Une nouvelle vie

Par l’entremise d’un ami de sa sœur, Egide apprend qu’il y aurait du travail à la Ferme piscicole des Bobines. Il emprunte donc la direction d’East Hereford, à peine deux mois après son arrivée à Regina. Le travail est exigeant, mais « je suis fort et en bonne santé! Pour moi, c’est normal de travailler fort pour trouver la vie. La difficulté, c’est la langue, mais si on me montre à faire quelque chose, j’apprends très vite. L’agroalimentaire, c’est mon domaine », affirme-t-il, le sourire aux lèvres. Puis, ses yeux se voilent : sa famille lui manque. Chaque soir et au réveil, il téléphone à ses sœurs et neveux. « J’aimerais aller voir ma famille, pour chasser la nostalgie. »

La route de l’indépendance

S’il aime beaucoup la campagne, Egide trouve très difficile de ne pouvoir se déplacer par ses propres moyens. « La famille Roy me conduit à Coaticook pour que j’aille à l’épicerie et à la messe. » Par bonheur, il a maintenant son permis d’apprenti conducteur. Il souhaite se faire des amis à l’extérieur du travail et se remettre à pratiquer des sports.

Bientôt citoyen canadien

Résident permanent, Egide pourra demander la citoyenneté canadienne dans trois ans : « Je suis patient. Et comme je suis sympathique, je peux rencontrer quelqu’un, me marier et fonder une famille ici! »