Dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur l’intégration des immigrants dans la région de Coaticook, en collaboration avec la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Coaticook, différentes personnes, ayant choisi la région comme milieu de vie, ont été interrogées sur leur intégration. Apprenez-en plus sur le parcours de François Thierry Toé originaire de la Côte d’Ivoire et maintenant directeur-conservateur du Musée Beaulne, ici à Coaticook!
L’aspiration pousse à l’action
« C’est toujours la recherche de l’épanouissement professionnel qui a guidé mon chemin », résume François Thierry Toé, directeur-conservateur du Musée Beaulne. Issu d’une famille où les études occupent une place importante, François quitte son pays natal pour étudier les langues et la littérature en France. De retour en Côte d’Ivoire, il enseignera quelques années, pour constater que les possibilités d’avancement sont limitées. Il retourne en France étudier l’histoire de l’art et la muséologie.
Un milieu précaire
François devient conservateur au Musée national de Côte d’Ivoire, mais se heurte à un avenir bouché. « Là-bas encore plus qu’au Québec, le manque de financement des organismes culturels est criant, » explique-t-il. Toujours animé du désir de s’épanouir professionnellement, il tourne son regard au-delà de l’Atlantique. « J’entendais parler des possibilités de carrières au Canada; j’ai choisi le Québec en raison de la langue. » Comme la majorité des nouveaux arrivants, il atterrit à Montréal, où il trouve du travail. Pourtant, son rêve de se tailler une carrière à long terme lui échappe encore. En 2008, François répond à l’offre d’emploi du Musée Beaulne. Grâce à ses connaissances, son expérience et sa vision, il obtient le poste!
Un nouvel horizon
Devant lui se profile une vie nouvelle, mais une certaine appréhension l’envahit : dans une petite ville, l’offre d’activités est moindre qu’à Montréal et le milieu, plus homogène. Réussira-t-il à s’intégrer? Quand il emménage à Coaticook, les paysages le séduisent. Pour le reste, il mise sur son adaptabilité afin de s’intégrer dans ce milieu inconnu. Son poste au Musée le met en lien avec les responsables culturels et le public. Il fraternise avec les rares personnes immigrantes de la région et, peu à peu, parvient à se créer un réseau, à s’adapter à ce nouvel entourage et à d’autres façons de penser.
Sa vision de l’avenir
La mission du Musée rejoint son désir initial d’enseigner, de mettre en valeur le patrimoine et de le rendre accessible à la communauté. Par ailleurs, il a le souci de faire du Musée un lieu de rencontre, un attrait riche en expériences culturelles et sociales. En plus de présenter des expositions d’arts visuels et textiles, le Musée s’ouvre à la musique, au théâtre, au conte, à l’histoire locale, à la littérature, au numérique. Il accueille un atelier de tricot et dentelle, des fouilles archéologiques, un Croque-livres, etc. Enfin, son service éducatif est plus vivant que jamais.
« En matière de patrimoine, il faut voir les choses à long terme, observe François. L’importance, le rôle et la pertinence des musées ne se mesurent pas à l’apport financier immédiat, mais bien à la fierté que nos enfants et nos petits-enfants auront de voir que le patrimoine d’ici a été préservé. »