Dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur l’intégration des immigrants dans la région de Coaticook, en collaboration avec la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Coaticook, différentes personnes, ayant choisi la région comme milieu de vie, ont développé des liens d’amitié avec les locaux. Découvrez l’histoire de Claudia Avilan, une femme énergique et créative qui ne recule devant aucun défi. Portée depuis sa jeunesse par le désir d’explorer le monde, elle s’établira au Québec, où sa générosité, son entregent — et sa guacamole! — feront bien des heureux!
L’élan vers les autres
Claudia Avilan nait à Bogota, située à plus de 4 500 mètres au-dessus de la mer. Est-ce pour cette raison qu’elle a vite porté son regard au loin, rêvant de nouveaux horizons?
Quoi qu’il en soit, Claudia a toujours eu à cœur le bien-être d’autrui. En 1985, elle est fraîchement diplômée en éducation physique lorsque le Nevado del Ruiz, volcan endormi depuis des décennies, entre en éruption. La lave transforme les neiges perpétuelles en coulées de boues qui dévastent Armero et les localités voisines, faisant plus de 20 000 victimes.
De partout, on se mobilise pour la reconstruction. Alors âgée de 25 ans, Claudia comptera parmi les enseignants recrutés pour relancer les écoles. C’est là qu’elle rencontre une participante de Jeunesse Canada Monde, un programme d’échanges internationaux qui séduit Claudia. Voilà sa chance d’explorer le monde!
Souris au Canada
La destination de l’échange est Souris, un village du Manitoba. Elle y rencontre celui qui deviendra son partenaire de vie : « J’étais attirée par François et je voyais qu’il était attiré par moi, mais je ne voulais rien savoir des garçons! Je voulais voyager, j’étais partie pour la gloire! », dit-elle en ouvrant les bras dans un geste théâtral.
Le cœur a toutefois raison de sa raison et ensemble ils s’envolent pour Carthagène, où Claudia donne des cours d’espagnol et François est guide touristique. Survient alors une autre tragédie tout près d’eux, liée cette fois au narcotrafic : un attentat à la bombe détruit un hôtel de Carthagène. Ils rentrent au Canada, où les parents de François les hébergent quelque temps, à Sherbrooke.
Claudia s’implique dans tout, des cuisines collectives aux cafés-causeries pour l’aide à la francisation, et se lie d’amitié avec ses voisins : « Ils ne comprenaient rien à ce que je disais, mais ils m’écoutaient, m’invitaient à manger… ils m’ont aidée à me sentir chez moi. »
De son côté, François décroche un poste d’enseignant à la polyvalente de Coaticook. Sitôt installée, Claudia s’inscrit aux cuisines collectives du Centre d’action bénévole, où elle deviendra responsable des services alimentaires : « C’était valorisant d’avoir un travail dans lequel je me sentais très à l’aise, j’ai rencontré beaucoup de gens sympathiques, ce qui m’a convaincue de rester à Coaticook. »
Voir le bon en chaque personne
Claudia sait voir le meilleur en chacun, comme elle offre aussi le meilleur d’elle-même. Titulaire d’un certificat en gérontologie et d’un diplôme en assistance à domicile, elle a accompagné des personnes en perte d’autonomie, favorisé leur stimulation intellectuelle et aidé à leurs soins personnels.
Elle a aussi animé le programme PIED au Centre communautaire Élie-Carrier pour les personnes de 65 ans et plus, à qui elle demeure très attachée : « J’ai eu un très bel accueil, je me suis fait de bons amis. »
Elle a noué des relations durables avec les parents des amis de ses trois enfants, en plus d’avoir fait partie de la chorale La Clef des chants : « Chanter, c’est vibrer! On organise des “Soupers enchantés”, où j’apporte ma fameuse guacamole[i], la meilleure au monde! » Son ingrédient secret? « L’avocat! » confie-t-elle, malicieuse.
Les legs de sa famille
Ses parents lui ont transmis l’amour de la lecture et l’importance du contact étroit entre parents et enfants : « Quand ma mère me faisait la lecture, même si je ne comprenais pas ce qu’elle lisait, j’étais si bien, blottie au creux de son épaule », se souvient-elle avec émotion.
Enfant, Claudia a passé beaucoup de temps avec son père, qui gérait une station-service : « Il m’a appris la mécanique, la charpenterie… À 9 ans, assise sur le comptoir, c’est moi qui comptais la caisse! »
De précieux enseignements qui font de Claudia une personne attachante, habile de ses mains et fort débrouillarde, mais surtout résiliente et profondément humaine.
Pour voir la vidéo: https://www.facebook.com/regiondecoaticook/videos/244413077345014
[i] Même s’il s’agit d’un mot masculin, Claudia l’emploie au féminin, ce qui a été respecté ici.