Dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur l’intégration des immigrants dans la région de Coaticook, en collaboration avec la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Coaticook, différentes personnes, ayant choisi la région comme milieu de vie, ont développé des liens d’amitié avec les locaux. Découvrez l’histoire de John Acuña.
De Manille à Compton
« Sur le globe, Manille est exactement l’autre bout du monde par rapport au Québec! », s’amuse John, qui aura connu bien des métropoles avant de s’établir en Estrie en 2011.
À 15 ans, il quitte les Philippines avec sa famille pour s’installer à Londres. Après un baccalauréat en économie et politique, puis une maîtrise en relations internationales et diplomatie, il fait un stage à l’UNESCO à Paris, où il rencontre une Québécoise qui deviendra la mère de ses deux filles.
Quand il visitera Compton, il ressentira un puissant coup de cœur pour ce lieu de proximité dont la simplicité et la qualité de vie correspondent à ses valeurs.
Sa passion pour la diversité
Au fil de ses expériences de voyage et de travail, John a côtoyé de nombreuses cultures. Avec ouverture, il s’intéresse aux différences d’une culture à l’autre, mais surtout d’une personne à l’autre, car il croit profondément en la diversité humaine. « On perd tellement de temps à essayer d’étiqueter! Ça nous polarise et nous divise. Pourquoi ne pas nous accepter tels que nous sommes : des êtres humains pas tous pareils, mais tous égaux! »
Il invite surtout à aborder les autres, avec respect, pour faire connaissance. Invariablement, la source de l’incompréhension, des préjugés et des conflits, c’est l’ignorance. Pour la contrer, il propose deux pistes de solution.
Aller à la rencontre des autres
Depuis son premier contact avec le Québec, il y a près de 20 ans, John a observé une culture distincte, allumée, caractérisée par une réelle coupure entre l’État, la société, la famille et l’individu. « Il y a beaucoup d’indépendance : tant qu’on ne dérange personne, on peut faire ce qu’on veut, être qui on veut. Par contre, on reste peut-être trop dans sa bulle. Par gêne ou par peur de déranger, on n’ose pas aller vers les autres », déplore-t-il.
Voilà le premier changement qu’il aimerait amener pour faire échec à l’ignorance. Encourager les rencontres, l’échange de connaissances, au moyen d’activités toutes simples comme une sortie au parc ou une fête de quartier dans le seul but de se connaître. Il appelle à trouver le courage et l’humilité d’aborder l’autre : « Tu n’as rien à perdre et tu peux gagner beaucoup! »
Découvrir le pourquoi avant le quoi et le comment
Au lieu d’entretenir des malentendus, on doit remonter au pourquoi. « Il faut d’abord s’écouter pour apprendre et se comprendre. Ensuite, ça devient possible de travailler ensemble sur ce que l’on peut faire et comment s’y prendre pour déboulonner les préjugés et accueillir l’autre. »
Le souhait de John
John rêve d’une culture d’inclusion, où l’on est curieux à l’égard d’autrui : « Sans cette curiosité, on reste dans sa bulle à inventer des scénarios, au lieu d’apprendre de l’autre ».
Une telle culture est possible partout. C’est pourquoi il en parle tout le temps, à tout le monde! Même en l’absence d’une diversité linguistique, sexuelle, culturelle ou physique, il est toujours possible d’adopter une attitude d’inclusion. « Tout est une question de communication et de respect », renchérit-il.
Redonner à la communauté
En ambassadeur accueillant*, John souhaite faire connaître les possibilités de la vie en région, plus riches et plus nombreuses qu’on ne le croit. C’est sa façon concrète de lutter contre l’ignorance, favoriser les rencontres et démontrer qu’on est plus semblables que différents.
*John est d’ailleurs membre de la Brigade d’accueil régionale qui a pour mission de faire connaître la région et de créer des liens avec de nouveaux résidents.
Voir la vidéo: https://www.facebook.com/regiondecoaticook/videos/2798643323684450